Les pratiques de gestion financière des petits investisseurs marocains : entre rationalité économique et contraintes comportementales
DOI:
https://doi.org/10.5281/zenodo.17213446Abstract
Cet article s’intéresse aux pratiques de gestion financière des petits investisseurs marocains, en examinant la mesure dans laquelle leurs décisions sont guidées par une rationalité économique ou influencées par des contraintes comportementales et contextuelles. La problématique centrale repose sur une question fondamentale : dans quelle mesure les choix financiers des petits investisseurs reflètent-ils une logique rationnelle telle que postulée par la théorie financière classique, et dans quelle mesure sont-ils modulés par des biais psychologiques et des spécificités locales propres au contexte marocain ?
Pour y répondre, une enquête mixte a été menée auprès de 250 investisseurs individuels, combinant un questionnaire structuré et des entretiens qualitatifs. Cette approche méthodologique permet d’analyser à la fois les tendances générales et les logiques subjectives à l’origine des décisions. Les résultats montrent que, bien que les choix présentent certains aspects rationnels, ils demeurent fortement influencés par des biais comportementaux tels que l’aversion aux pertes, l’excès de confiance, le mimétisme social et la faible diversification des portefeuilles.
Le contexte marocain amplifie ces comportements hybrides : l’accès restreint à une information financière fiable, le faible niveau d’éducation financière et la forte influence des réseaux sociaux et familiaux façonnent largement les pratiques d’investissement. Par ailleurs, une préférence nette pour les actifs tangibles, notamment l’immobilier et l’or, traduit une recherche de sécurité dans un environnement économique parfois incertain.
Ces constats soulignent l’importance de la finance comportementale pour comprendre les pratiques réelles, au-delà des postulats de la rationalité parfaite. Ils mettent également en lumière la nécessité de renforcer l’éducation financière, d’améliorer la diffusion d’informations fiables et de promouvoir une culture d’investissement plus diversifiée. Enfin, cette recherche ouvre des perspectives pour des études futures visant à intégrer des données de marché réelles, élargir l’échantillon étudié et évaluer l’impact de programmes de formation sur l’évolution des comportements financiers.
Mots-clés : Petits investisseurs, Rationalité économique, Finance comportementale, Biais psychologiques, Pratiques financières.
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